L’heureux Anxieux

Que je m’en fasse,
ou que je m’en fasse pas.
La marde va pogner,
aussi ben laisser aller.

Une journée qui pourrait être ensoleillée,
devient par ma faute ombragée.
Peu importe la nature de mes pensées,
je m’en côlisse juste pas assez.

À passer trop de temps dans ma tête,
je compromet grandement ma quête.
À être plongé dans le futur constamment,
je ne le vit plus, le moment présent.
Je perd ma grip, sur ce qui compte vraiment.

Je tente l’impossible défi;
tout anticiper,
tout simuler.
Tout ça, dans le confort douillet de mon esprit.
Le but: éviter à tout prix l’inconfort.
Éviter l’échec, la difficulté, l’effort…

Notre expérience sur Terre,
une guerre des contraires.
L’inconfort; cette fameuse facette inévitable.
Sans lui, le confort n’est guère palpable.
Sans lui, une vie sans doute regrettable.

À moins d’avoir des dons surnaturels,
les événements à venir sont hautement confidentiels.
Le pouvoir absolu n’est pas entre nos mains,
il vient peut-être de loin…
On n’en sait rien de rien.

Je me sens cent pour cent sans indice,
tel un grain de maïs, dans la barbe de Bruce Willis.
À me poser trop de questions,
je perds de vue ma vision;
je perds de vue ma vie.
Mais pourquoi ça, pourquoi si?
L’horizon de mes questionnements s’étend vers l’infini.
Et j’y répond aujourd’hui…

Non, pour moi ça suffit!
Je décide que c’est fini.
C’est ça,
kié ça.

Viens-t’en ma belle, jt’attend.
Ma porte est grande ouverte.
Peu importe la nature de ton vent,
je vais l’accueillir sans résister.

Ça y est, je laisse aller.
Je me sens léger.
Je suis fin prêt à voyager.

-DEE!