***Disclaimer: pour simplifier l’écriture, je me suis exprimé en affirmant des concepts comme si c’était des faits. Prenez en compte que tout ce qui suit est le fruit de mes conclusions personnelles et est donc 100% hypothétique.
Le emotional eating, c’est simplement une mauvaise habitude. Un événement se passe et on réagit en mangeant un gros bol de crème glaçée par exemple. Aussi, des fois il n’y a absolument rien qui se passe et on réagit en mangeant une couple de palettes de chocolat. Le temps d’un instant, les 4 Kit Kat qu’on engouffre nous procurent un certain “bien-être”. Une dose de dopamine se répand soudainement dans notre corps. Tout ça, à très court terme bien sûr. L’affaire, c’est que tout ce qui procure de la dopamine à notre corps, on serait sensé travailler pour; il faudrait la mériter. Tout ce qui procure une bonne dose de dopamine facilement et sans effort est un freaking piège! Notre système physiologique est super bien fait, mais la société a évolué tellement vite que notre corps ne s’est pas adapté assez rapidement et utilise encore ses vieux modes de fonctionnements. Il y a de nos jours une panoplie de substances à dopamine instantanée comme le junk food, les drogues, la technologie, le porn… Maintenant, tout est facile. Et ça brise l’équilibre d’une des règles logiques de notre système: travailler pour mériter une récompense. Le reward est si facile et accessible qu’il perd complètement sa valeur!
Un jour ou l’autre, n’importe qui moindrement explorateur est à risque de se laisser tomber doucement dans le piège. La programmation de base de l’humain est plutôt du style: la loi du moindre effort. Et maintenant, en un claquement de doigt, on peut se sentir bien simplement en mangeant une couple de Ah Caramel. Une substance “alimentaire” qui ne devrait même pas exister tellement elle est loin de tout ce qui se trouve dans la nature. On est tellement habitué de côtoyer toutes ces concoctions qu’on ne se rend même plus compte à quel point ça ne ressemble en rien à de la nourriture. C’est juste étrange quand on prend le temps d’y penser. Les ultra processed foods sont spécialement conçus pour être addictivement délicieux. Les créateurs “alimentaires” sont rendus de vrais experts pour optimiser le taste. Ils font goûter à pleins de gens mille et une versions d’un même produit pour déterminer la combinaison optimale de sel, de gras, et surtout, de sucre!
Là où la merde commence à pogner, c’est quand on feel pas bien pour une raison quelconque (you know… life) et que notre réflexe est d’aller se pogner une boîte de Mr. Puffs (ou 2) pour se sentir mieux. Ah oooh, l’habitude commence tranquillement à s’installer. Cool, on a trouvé une technique qui fonctionne on dirait… Whô minute mon ptit gino, c’est pas si simple que ça. Le corps humain a la capacité incroyable de s’habituer à tout. Il développe rapidement de la tolérance. La pointe de tarte au sucre St-Donat devient 2 pointes pour avoir le même effet et, bientôt, même la tarte au complet va nous laisser insatisfait et misérable. Pire encore, on va en avoir BESOIN maintenant; notre corps va les demander. Si on a l’habitude de manger des munchies toujours le soir vers la même heure, et bien même si on n’a pas l’intention d’en manger ce soir-là, il est fort probable qu’on ressente un craving. Et plus extrêmes tes festins seront, plus violent le craving sera. Notre corps s’est maintenant adapté à l’élévation des niveaux de dopamine qu’on lui procure de façon régulière. Ces données deviennent la nouvelle normale de notre système. En bas de cette niveau, on feel low. À présent, la demande se fait sentir juste pour être fonctionnel; juste pour pas se sentir mal, mais jamais vraiment bien non plus…
Bon OK, ça ne marche pas. J’apprend rien à personne là, mais qu’est-ce qui se cache en dessous de tout ça si on creuse plus profond? Quelque chose nous trigger et on s’échappe le temps d’un instant avec un p’tit buzz à action rapide. On s’échappe, donc on fuit… Fuire est rarement la meilleure décision car, au final, le problème à la source n’est pas réglé. Un jour ou l’autre, il nous revient en pleine face. Mais de quoi veut-on s’échapper? Tristesse, deuil, colère, honte, ennuie, solitude, etc. Qu’est-ce que toutes ces émotions ont en commun? Elles sont mauvaises right? Mais non! Elles ont leur raison d’être. Leur présence est nécessaire car son opposé n’existerait pas sans elle. La joie n’existerait pas sans la tristesse, l’excitation n’existerait pas sans l’ennuie, les belles journées n’existeraient pas sans les journées de merde. Ben debord, qu’est-ce qu’elles ont en commun toutes ces émotions??? Elles sont INCONFORTABLES.
La plupart des gens, moi le premier, ont tendance à éviter l’inconfort. Je crois que c’est la source ultime du problème. Le confort n’existe pas sans l’inconfort. Ça en revient à la clé fondamentale de la vie: l’ÉQUILIBRE. Il faut donc réapprendre à vivre pleinement les moments shitteux autant que les beaux moments. Il faut réapprendre à vivre pleinement les émotions rough, autant que les émotions sweet. Sinon, on finit par être inconfortable dans son confort…
Toutes mes mauvaises habitudes sont arrivées plus tard dans ma vie d’adulte quand je devais moi-même fournir mon encadrement. Quand j’ai quitté la maison familiale (aka le QG), ce qui était un maximum de 1 rangée de biscuit oréo est vite devenu la boîte au complet. Je ne me rendais pas compte à ce moment-là, mais c’était le début d’un long périple pour moi. Un combat extrêmement drainant s’amorçait, juste comme ça, tout doucement. Une guerre psychologique interne affectant mon humeur, mon énergie, ma confiance en soi, mes relations sociales, etc. Je me rappelle quand j’étais kids, j’avais rien pour m’échapper. Quand je n’étais pas dans mon assiette, mes parents me disaient: “penses pas trop à ça, va te coucher, demain est une autre journée.” Au début je n’étais pas trop convaincu, mais wow, ça marchait! Par contre, si c’était en plein milieu de la journée, il fallait toffé l’inconfort jusqu’au soir. Pourquoi je ne feelais pas? Il n’y a pas vraiment besoin de raison, des fois on feel juste pas, pis c’est correct comme ça. La vie est faite ainsi. Il y a des hauts, il y a des bas. Là où les problèmes commencent, c’est quand on fait tout en notre pouvoir pour éviter les bas. Éviter de ressentir l’inconfort; éviter de vivre les difficultés de face. Tsé quand on veut toujours se sentir bien, toujours gagner, toujours être beau, toujours être smart, et qu’on fait tout en notre pouvoir pour que le contraire n’arrive jamais. Mais la médaille à 2 côtés, et ce n’est pas négociable!
Pareil pour les émotions. On n’hésite pas une seconde à vivre pleinement les émotions “positives”, mais on repousse souvent celles qui sont “négatives”. Comme si on ne voulait que les bonnes. Ça vient en package deal! On se doit de vivre toute la gamme d’émotions sans faire de discrimination. Tout deuil, colère, solitude ou honte qu’on procrastine, ignore, ou pire, qu’on renie, ne disparaissent pas. Elles affectent insidieusement notre vie, on les traîne avec nous partout où on va. Elles restent là, dans notre esprit, dans un coin discret au fond, ou soigneusement dissimulées sous le tapis. De la manière que j’imagine ça, c’est comme si on avait tous un placart émotionnel (emotional closet) à l’intérieur de nous. Là où on stock toutes nos émotions qu’on n’a pas vécues pleinement avec les souvenirs qui s’y rattachent. Plus tu procrastines de vivre tes émotions, plus ça s’accumule et plus c’est tough après ça de se motiver à aller faire le ménage dans son closet. C’est normal, c’est décourageant de voir tout le travail qui nous attend. Un peu comme quand t’attends trop longtemps pour faire ta vaisselle… mais en pire! Faire sa vaisselle, ce n’est pas tant plaisant, mais on ne va pas se mentir, vivre des émotions deep ça peut être vraiment très déplaisant. Sur le coup du moins, parce que par la suite le feeling est extrêmement libérateur. Je parle par expérience. Pour avoir procrastiné et engourdis mes émotions avec le weed pendant plusieurs années, je me rappelle l’inconfort ressentis quand j’ai recommencer à vivre mes premières émotions. C’était difficile à gérer. Je ne me rappelais plus à quel point ça pouvait être éprouvant. Ça faisait tellement longtemps qu’il fallait que je me réhabitue. Et tranquillement pas vite, j’ai fait le ménage dans mon emotional closet, un item à la fois. J’ai toujours aimé mettre de l’ordre dans mon environnement physique, mais là, faire du ménage dans mon environnement interieur, ça me faisait un bien fou. À chaque petite progression, je me sentais un peu plus léger; un peu plus heureux. C’était tellement satisfaisant que j’avais hâte d’y retourner le lendemain pour nettoyer un autre petit racoin. Quand c’est clean, le pire est fait. Il reste juste à prendre l’habitude de l’entretenir au fur et à mesure. Maintenant, aussitôt qu’il y a du nouveau stock, je ne procrastine plus, j’affronte l’inconfort du moment et je vis ce que j’ai à vivre pour garder mon closet en ordre et me sentir léger.
Quand on choisi le chemin plus hard, notre estime de soi se met à grimper graduellement vers le haut. Pourquoi donc? Simplement à cause qu’on est fier de nous. La fierté vient quand on décide de faire la bonne chose malgré le niveau de difficulté. Et plus c’est difficile, plus on est fier. Instinctivement, on sait tous ce qu’il faudrait idéalement qu’on fasse, mais souvent on se défile d’une manière ou d’une autre. Et le plus beau là-dedans, c’est que même si ça ne marche pas, juste le fait d’avoir tenter quelque chose de tough va nous procurer une certaine dose de fierté. J’ai l’impression qu’un problème fréquent est qu’on écoute trop nos ENVIES. On leur donne beaucoup trop d’importance et ça freine notre évolution. L’humain est paresseux de nature. Selon moi, plus on se laisse guider par nos envies, plus on dérive. Nos envies c’est un peu comme nos petits caprices, en modération c’est parfait. Encore une fois, on dirait bien que ça en revient à l’équilibre. Dans tous les cas, découvrir le sensation que procure le fait d’avoir de l’amour pour soi et de commencer à réellement aimer la personne qu’on est, ça n’a pas de prix. Un coup qu’on s’engage sur cette voie, on ne veut juste pas arrêter. C’est addictif!
“Si vous faites ce qui est facile, la vie sera dure. Si vous faites ce qui est dure, la vie deviendra facile.”
-Les Brown
Ouin, j’ai un peu divergé sur cette compo là XD! Au final, je pense que n’importe quelle addiction (drogue, alcool, sex, gambling, instagram, Doritos, Malteaser…) en revient à une chose: le réflexe d’éviter l’inconfort. Quand on réussit à court-circuiter cette mauvaise habitude-là, à un moment donné on est tellement tanné de vivre l’inconfort de façon répétée que ça accumule assez de drive en dedans de nous pour faire les changements nécessaires s’il y a lieu. En s’attaquant comme ça au problème à la source, on investit dans notre bonheur à long terme. Quand on s’échappe, c’est comme si on gardait à peine la tête au dessus de l’eau, mais sans jamais se rendre au rivage. Pour ceux qui ont des changements à faire dans leur vie, je vous souhaite le Best. Ça vaut le coup. Keep growing.